Je dois l'avouer, avant, mes copines les bridgets et moi, on trouvait
Bref, nous on était des reines de la distanciation élégante et ironique.
Je suis donc la première surprise de constater que je fais sans vergogne toutes ces choses que je m'étais juré de ne pas faire, avant :
-bombarder tout le monde de photos de Knut ; attendre les exclamations émerveillées ; être légèrement vexée si quelqu'un ne répond pas dans la seconde que Knut est, de toute évidence, le plus beau bébé du monde (dans ma très grande tolérance, j'arrive toutefois à admettre que Knut puisse être placée en deuxième position, juste après la progéniture de mon interlocuteur) ; me rengorger quand les exclamations émerveillées arrivent.
-ne parler que de Knut sur mon blog, privant ainsi mes
-évoquer à qui veut l'entendre les derniers progrès fulgurants de Knut ; depuis que Knut fait "haaaa" et "heuuuuu" en réponse à notre "conversation", je me suis surprise à affirmer très sérieusement que "ça y est , elle parle" ; réprimer à grand peine l'envie de la passer au téléphone à ceux qui appellent pour prendre des nouvelles (enfin, les rares qui s'y risquent encore).
-trouver que Knut est manifestement très en avance, déceler de l'ironie dans ses sourires, y détecter une intelligence hors du commun.
-ronronner d'aise quand le pédiatre écrit sur le carnet de santé "tonus et éveil ++++" à la visite du premier mois ; avoir la larme à l'oeil quand Knut hurle à son premier vaccin, le mois suivant.
-et même, éprouver un fonds de pitié pour ceux qui n'ont pas d'enfant ( je rappelle que je conspuais, il y a moins d'un an, ceux qui prétendaient qu'"avoir un enfant ça donne un sens à la life" )
-mettre des vidéos de Knut sur mon blog où on entend en fonds sonore ma voix de maman neuneu.
L'avantage, c'est que le Sultan, qui semble souffrir de préoccupation paternelle primaire, est un interlocuteur tout trouvé.