vendredi 25 décembre 2009

préoccupation maternelle primaire

La maternité, ça vous change une femme.
Je dois l'avouer, avant, mes copines les bridgets et moi, on trouvait mortellement kiantes moyennement intéressantes les mamans qui ne parlent que de leur progéniture.
Bref, nous on était des reines de la distanciation élégante et ironique.

Je suis donc la première surprise de constater que je fais sans vergogne toutes ces choses que je m'étais juré de ne pas faire, avant :

-bombarder tout le monde de photos de Knut ; attendre les exclamations émerveillées ; être légèrement vexée si quelqu'un ne répond pas dans la seconde que Knut est, de toute évidence, le plus beau bébé du monde (dans ma très grande tolérance, j'arrive toutefois à admettre que Knut puisse être placée en deuxième position, juste après la progéniture de mon interlocuteur) ; me rengorger quand les exclamations émerveillées arrivent.

-ne parler que de Knut sur mon blog, privant ainsi mes nombreux lecteurs de mes analyses culturelles et sociologiques percutantes. Dieu merci, un dernier reste de dignité m'a arrêtée juste avant de décrire ici les selles de Knut.

-évoquer à qui veut l'entendre les derniers progrès fulgurants de Knut ; depuis que Knut fait "haaaa" et "heuuuuu" en réponse à notre "conversation", je me suis surprise à affirmer très sérieusement que "ça y est , elle parle" ; réprimer à grand peine l'envie de la passer au téléphone à ceux qui appellent pour prendre des nouvelles (enfin, les rares qui s'y risquent encore).

-trouver que Knut est manifestement très en avance, déceler de l'ironie dans ses sourires, y détecter une intelligence hors du commun.

-ronronner d'aise quand le pédiatre écrit sur le carnet de santé "tonus et éveil ++++" à la visite du premier mois ; avoir la larme à l'oeil quand Knut hurle à son premier vaccin, le mois suivant.

-et même, éprouver un fonds de pitié pour ceux qui n'ont pas d'enfant ( je rappelle que je conspuais, il y a moins d'un an, ceux qui prétendaient qu'"avoir un enfant ça donne un sens à la life" )

-mettre des vidéos de Knut sur mon blog où on entend en fonds sonore ma voix de maman neuneu.


L'avantage, c'est que le Sultan, qui semble souffrir de préoccupation paternelle primaire, est un interlocuteur tout trouvé.

lundi 7 décembre 2009

maternage part sri : le dormage

Avant mon accouchement, à chaque fois que j'avais une mère de famille au téléphone elle ne manquait pas de terminer la conversation par : "et dors, hein ! profiiiiiiiiiiiiiite ! ". (la petite revanche des mères de famille, c'est de faire trembler les primigestes du haut de leur expérience).

premier bilan après deux mois : Knut ne "fait pas ses nuits", certes ; mais en ce moment elle fait (comme une horloge) : 20h-4h-8h , ce qui est ma foi tout à fait respectable.

La journée c'est une autre histoire : Knut, qui n'a visiblement pas lu les mêmes ouvrages de référence que nous, selon lesquels un bébé de son âge dort 18 heures sur 24, nous accorde deux heures de sieste à tout casser, sauf si on sort la carte magique : la ouature !
Autant dire qu'à deux mois, Knut a déjà une empreinte écologique qui fâcherait grave Nicolas Hulot .
Et je ne parle pas des tonnes de couches, et des pets et des rots tonitruants qu'à mon avis la couche d'ozone elle en prend un sacré coup.

On n'a presque pas cododoté en fait, parce qu'on s'est rendu compte que Knut ne semblait avoir aucune angoisse existentielle à dormir dans son lit (si j'en crois la tendance actuelle, cette séparation anxiogène que je lui ai imposée devrait me revenir comme un boomerang dans quelques années, quand elle me fera payer à l'adolescence ce déchirement précoce, en se tatouant et en se pierçant).

dimanche 6 décembre 2009

maternage part tou : le mangeage

Comme je l'avais expliqué ici, je me suis posé des questions existentielles sur l'allaitement assez longtemps.
Mais comme je suis l'indécision incarnée c'est mon ouverture d'esprit qui me caractérise le mieux, j'ai tenté l'allaitement en me disant "on verra bien, un mois grand maximum".

Knut a trouvé mon sein fingers in the nose à peine arrivée parmi nous.

Par contre Knut est une enfant vorace ; une bonne maladie, disait ma grand mère ; mais au bout d'une semaine j'avais le sein à feu et à sang ; et c'est pas faute de me balader topless(un remède contre les crevasses). Ambiance Barbarella dans la chambre de la maternité, pour le plus grand plaisir des petits vieux du service en vis à vis.



Une semaine après la naissance, au plus fort d'un ras le bol douloureux, le Sultan fut sommé d'aller acheter du lait rapidos.

Nous avons alors introduit un biberon de lait artificiel de temps à autre, ce qui me permettait de dormir huit heures d'affilée , de m'envoyer une clope et de laisser reposer le nichon permettait de faire participer le Sultan à la relation nourricière privilégiée.
Il faut savoir que sur les fora dédiés, l'introduction du biberon de lait artificiel précocément est caca boudin, le diable, bref le mal (tout comme le porte bébé ); ton bébé risque de refuser le sein sacré, bref tu mets en danger ton allaitement (sic) et tu compromets fortement la relation future avec ton enfant.

Apparemment cela n'a pas troublé Knut (soyons honnêtes, ele ne serait pas davantage troublée si on lui servait une entrecôte sauce béarnaise, vu son appétit) ; sept semaines et demie après, nous en sommes toujours là : majorité de tétées et un ou deux biberons du lait artificiel honni. Bref, le biberon a sauvé mon allaitement.

J'en suis même arrivée à tirer mon lait à l'aide d'un tire lait électrique double pompe (ma tête à la pharmacie quand j'ai vu le volume de l'engin*) pour faire bénéficier Knut de mes précieux anticorps ; franchement si on m'avait dit que j'en arriverai à de telles extrémités ...
c'est une source inépuisable de bonnes blagues fines du genre "bon chéri, je vais me traire, meuuuuuuuuuuuuuuuuhhhhh"

signé : la Noiraude

*le "it bag" du début 2010, c'est le tire lait double pompe, regardez ci dessous comme je vais être hype à ma reprise du boulot: